Depuis quelques années, on remarque un nouvel engouement pour certains sports comme la course à pied et les épreuves de haute intensité.

L’épreuve la plus connue est l’Ironman. Mais il en existe plein d’autres.

Je suis toujours surpris quand je vois autant de gens s’inscrire à de telles épreuves qui sont extrêmement exigeantes sur le plan physique.

Mais le kinésiologue et entraîneur que je suis est aussi très heureux de voir des personnes vouloir se dépasser et s’entraîner. C’est vraiment super.

Cependant, je crois qu’il est important de relativiser. Ces épreuves ne sont pas faites pour tous et il faut être bien informé avant de s’engager dans un tel défi. Un très beau défi soit dit en passant.

Un triathlon Ironman 70.3 – on l’appelle aussi Half Ironman – se tient à Mont-Tremblant chaque été et attire près de 3000 athlètes.

J’ai eu un entretien avec un participants dernièrement.

Le triathlon

Apparu à la fin des années 1970 à Hawaï aux États-Unis,  le triathlon est un «sport qui comprend trois épreuves consécutives de natation, de cyclisme sur route et de course à pied » (OQLF, 1994).  

«C'est sous l'influence du terme américain triathlete que l'on emploie souvent "triathlète" pour désigner un triathlonien ou une triathlonienne» (OQLF, 1994).  

«Les distances de chacune des épreuves peuvent varier d'un triathlon à l'autre. L'épreuve de natation peut avoir lieu dans un lac, une rivière, un océan ou encore dans une piscine» (OQLF, 1994).    

«On emploie parfois, dans l'usage, le terme triathlon pour désigner une activité regroupant trois épreuves autres que la natation, le cyclisme sur route et la course à pied. Il est préférable d'utiliser triathlon pour désigner uniquement le sport qui comprend trois épreuves consécutives de natation, de cyclisme sur route et de course à pied» (OQLF, 1994).  

Le triathlon est une discipline olympique depuis les Jeux d’été de 2000 à Sydney en Australie.

Distances olympiques:

Natation: 1,5 km.

Cyclisme: 40 km

Course à pied: 10 km.

Distances Ironman

Natation: 3,8 km.

Cyclisme: 180,2 km

Course à pied: 42,195 km.

(source: Wikipedia)

Pourquoi participer à une telle course?

J’ai parlé avec Patrick*, 27 ans, originaire de la Beauce et étudiant à la maîtrise en physiothérapie à l’Université de Montréal.

Patrick a toujours pratiqué des sports d’endurance, surtout de la course à pied, et il participe à quelques marathons ou demi-marathons par année.

L’entraînement en endurance fait donc partie de sa vie depuis un bon moment.

Lorsque je lui demande pourquoi il a choisi de participer au demi-triathlon qui se tenait à Mont-Tremblant cette fin de semaine, il répond que c’est «pour le défi de le faire et aussi parce que l’évènement avait lieu au Québec et non aux États-Unis. »

Le circuit Ironman est une organisation américaine et tient la majorité de ses évènements aux États-Unis.

Patrick affirme avoir aussi voulu améliorer son temps sur la distance du demi-triathlon qui est de 113,1 kilomètres en tout (1,9 kilomètre à la nage, 90 kilomètres à vélo et 21,1 kilomètres de course à pied).

La préparation

Patrick dit avoir commencé à se préparer environ 4 mois avant la course et son entraînement est devenu plus assidu et intense dans les 8 semaines qui l’ont précédée.

Comme la course à pied fait déjà partie de sa routine – il court presque tous les jours – c’est le vélo et surtout la nage qui représentaient un défi.

Le volume d’entraînement de Patrick pour ces 4 mois totalise entre 350 et 400 kilomètres de distance en combinant les trois disciplines.

Il faisait quatre entraînements par semaine au plus, mais plus souvent, il s’en tenait à trois entraînements.

Pour ce qui est de la musculation préparatoire, Patrick affirme avoir dû faire des choix, faute de temps.

«J'ai arrêté la musculation 2 mois avant. Je n'avais plus de temps avec mes entraînements des 3 sports. Idéalement, ça aurait été de continuer, mais j'ai mis tout mon temps dans les 3 sports en raison du manque de temps. Je voulais être plus spécifique.»

L’encadrement

Patrick avoue ne pas avoir eu recours aux services d’un préparateur physique ou d’un entraîneur spécialisé.

Mais il avait un partenaire d’entraînement.

«Au moins j'étais accompagné de quelqu'un et on s'est supporté.»

Nutrition et hydratation

Ce n’est pas un secret, la nutrition est un incontournable en ce qui concerne l’entraînement, et ce, sur tous les plans.

Sans entrer dans les détails, Patrick affirme ne pas avoir fait de modification pendant le processus de préparation.

Comme il mange de façon saine (fruits, légumes, céréales intégrales, poissons), l’alimentation ne représentait pas un défi pour lui.

La veille de la course, il a mangé des pâtes. Non pas dans le but de créer une surcharge glucidique comme c’est souvent le cas dans les épreuves d’endurance, mais «parce que c’était pas cher!» (rire)

Pendant la course, il avait sur lui deux petites gourdes d’eau de 500 ml chacune dans lesquelles il avait dilué du Gatorade et un peu de sodium pour se garantir un apport en électrolytes, quatre ou cinq jujubes avec électrolytes également et une barre Cliff.

«Pendant la partie à vélo, j’ai bu seulement le tiers de mes deux gourdes et j’ai mangé tous mes jujubes et la barre Cliff.»

« Et j’ai mangé une banane 30 minutes avant la partie natation. »

Continuer à faire des triathlons ou demi-triathlons?

Patrick a aimé son expérience et semble vraiment motivé à continuer. Il faut dire que ce n’était pas la première fois qu’il participait à ce genre d’épreuve.

«C'était agréable. Je suis donc motivé à le refaire parce que mes performances sont bonnes avec le si peu d'entraînement et que je peux faire tellement mieux!»

La veille

Par simple curiosité, j’ai demandé à Patrick ce qu’il avait fait la veille de la course. Voici sa réponse:

« J’ai regardé le triathlon sprint, je suis passé voir l'expo et les kiosques.

J’ai fait un tour à la microbrasserie (…3 consommations). Je suis revenu manger et pour préparer mes choses pour le lendemain.»

Il m’a dit avoir dormi environ 6 heures 30 minutes.

Analyse du kinésiologue

J’ai bien aimé mon entretien avec Patrick. C’est un gars qui aime s’entraîner et donc, sa motivation et son enthousiasme lui viennent naturellement et facilement.

Le principe de base est bien respecté: lorsqu’on participe à une épreuve sportive, on doit l’avoir déjà faite, on doit l’avoir pratiquée. C’est exactement ce que Patrick a fait.

De façon plus spécifique, il y a des points extrêmement positifs dans sa démarche et des choses que je lui conseille d’améliorer pour le futur.

Les plus:

  • Faire et aimer faire de l’activité physique (c’est la base!);

  • Se fixer des objectifs atteignables;

  • Réfléchir, analyser et planifier son entraînement;

  • Faire une préparation physique et de la musculation préparatoire

  • Avoir un partenaire d’entraînement.

Les points à améliorer:

  • Commencer la préparation plus tôt dans l’année (entre 6 et 8 mois avant l’évènement);

  • Maintenir la musculation préparatoire jusqu’à l’évènement;

  • Être encadré et supervisé par un kinésiologue ou un entraîneur qualifié;

  • Faire un suivi nutritionnel avec un nutritionniste sportif;

  • Ne pas consommer d’alcool dans les jours qui précèdent;

  • Bien planifier ses heures de sommeil tout au long du processus.

Bien entendu, ce n’est pas tout le monde qui a les ressources pour s’entourer de professionnels.

Cependant, je me dois de le mentionner. Plus un entraînement est exigeant sur le plan physique, plus les ressources externes sont nécessaires.

Nous sommes formés pour bien contrôler les paramètres de l’entraînement. Tout ça dans l’objectif d’optimiser les résultats et aussi surtout d’éviter un épuisement qui pourrait mener à des blessures.

Patrick était conscient de ce risque :

«Je ne me suis pas blessé, mais j’étais très fatigué. J'aurais pu me blesser, mais j'ai été chanceux sur ce point!»

Conclusion

Bien évidemment, le fait que des personnes choisissent de faire de l’exercice et de se préparer à une épreuve sportive est tout à fait louable. C’est ce qu’on veut.

Cependant, il est important de comprendre que de fournir autant d’efforts physiques concentrés en une seule journée n’est pas nécessairement salutaire pour tous.

La planification, la périodisation, la préparation physique et l’encadrement sont des incontournables quand on veut participer à une telle épreuve.

Et ça doit se préparer longtemps.

C’est un peu ce que je voulais illustrer avec l’exemple de Patrick.

Il a de l’expérience en entraînement et il est tout à fait conscient des limites qu’il rencontrait.

Si jamais tu souhaites te préparer pour un triathlon ou un demi-triathlon ou un marathon ou une course de plus courte distance, il me fera plaisir de t’aider.

N’hésite pas à m’écrire ou à m’appeler.

D’ici là, bon entraînement.

 

*Patrick est un prénom fictif. Le triathlonien a préféré garder l'anonymat.

 

Références:

gdt.oqlf.gouv.qc.ca

Essentials of Strength Training and Conditioning  www.humankinetics.com/products/all-products/essentials-of-strength-training-and-conditioning-4th-edition-with-web-resource

http://eu.ironman.com/#axzz4lYjlYTmM

 Photo by Quino Al on Unsplash

Entraîneur Privé Charles Lamontagne - Coach sportif à Montréal | Kinésiologue - Personal Trainer

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